Conception de machines

Les ingénieurs sont au cœur de la prévention des TMS (troubles musculosquelettiques), qui coûtent si cher aux entreprises!

Voici le résumé de notre formation pour les concepteurs de machines et d’équipements, et ci-dessous un mini-cours vidéeo sur les bases de la conception ergonomique par Olivier Girard (en anglais).

 

 

Risques ergonomiques

Pour prévenir les douleurs musculosquelettiques, il faut maîtriser 4 facteurs de risque: la posture, l’activité, la durée (ou la fréquence) et le stress.

Votre rôle en tant qu’ingénieur est de prévenir que parmi les 3 premiers, 2 au moins cohabitent:

• pas de mauvaise posture pendant longtemps,
• pas de port de charges à fréquence élevée,
• pas de port de charge dans de mauvaises postures, etc.

Le processus de conception ergonomique est illustré ci-dessous.

Mais ne travaillez jamais seul au design d’un équipement: les collaborateurs connaissent le métier et les contraintes de production mieux que quiconque, et les spécialistes HSE vous aideront dans la détermination des risques pour la santé.

 

Quelle posture de travail?

Pour choisir la meilleure posture au poste de travail, il faut analyser deux critères: la tâche à effectuer, et l’organisation de la journée de travail.

L’ergonomie vise d’une part à adapter la posture à la tâche:

• debout: posture pour exercer de la force (porter plus de 6kg), pour manipuler de grosses pièces, pour faire des grands mouvements, ou pour des temps de cycles courts;
• assis-debout: posture pour le travail léger ou moyen (3-6kg), sans manipulation de grands objets ou sans grands déplacements;
• assis: posture pour un temps de cycle long (supérieur à 5 min), avec peu de force,  pour la manipulation de petits objets, pour des petits déplacements, ou pour le travail de précision.

Par ailleurs, la journée des collaborateurs doit tenir compte de leur besoin de variation posturale: on ne devrait être ni debout ni assis toute la journée.

Soit les collaborateurs peuvent permuter entre des postes avec différents profils biomécaniques, soit chaque poste de travail doit être ajustable pour permettre de travailler assis et debout, si l’activité le permet.

Une concertation avec l’encadrement, responsable de l’organisation du travail au quotidien, permet de trouver la meilleure solution.

 

Quel soutien pour la posture?

Pour stabiliser le collaborateur (càd. réduire la charge statique sur son corps), assurez-vous que

• les pieds sont sur le sol,
• les talons sont sous les genoux (assis, notamment: attention aux repose-pieds loin devant!), 
• le bassin est soutenu par un support lombaire ajustable en hauteur (assis et assis-debout).

N’utilisez de repose-pieds ou de plate-forme que lorsque cela est strictement nécessaire: privilégiez les postes de travail ajustables en hauteur, pour que chacun travaille confortablement indépendamment de sa taille. Le surcoût est minime par rapport aux bénéfices sur la durée d’amortissement du poste de travail…

 

Zones de préhension et champ visuel

Ensuite, placez le travail dans la zone de confort pour les mains et les indicateurs dans le champ visuel préférentiel.

En Suisse, les commentaires de l’OLT3 (Art. 23 et 24, SECO) vous donnent quelques repères ergonomiques. Ci-dessous, la troisième image vous donne les coordonnées du pentagone de recoupement de la zone de confort pour les mains et de celle pour le regard, pour une population de femmes portugaises et espagnoles (taille moyenne 160cm).

Pour aller plus loin, découvrez l’article d’Olivier sur le “cube de travail” sur notre blog.

 

Protéger les articulations

Enfin, zoomez sur chaque articulation pour vous assurer qu’elles ne sont pas sollicitées dans des positions extrêmes.

Les activités supposant de la force ou des mouvement répétitifs doivent être effectuées autour de postures neutres, dans lesquelles les muscles ont une puissance maximale.

La zone de force maximale pour le port de charges se situe autour du bassin; les limites de poids sont illustrées ci-dessous (elle décroissent avec l’âge et la fréquence de la tâche).

Participation des collaborateurs

Souvenez-vous que les collaborateurs connaissent leur travail mieux que quiconque: impliquez-les à chaque phase du processus de développement, et n’hésitez pas à faire plusieurs mockups.

La meilleure solution ne vient jamais au premier essai, mais l’ergonomie coûte d’autant plus cher qu’elle intervient tard…

 

Pour aller plus loin

• base de données anthropométriques Dined (TU Delft, Pays-Bas)
• brochure INRS: Intégrer l’ergonomie dès la conception des machines
• Ergonomie en production – Principales spécifications destinées à l’ingénierie et la fabrication (Renault Nissan)

 

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